mardi 27 février 2024

Barichara et le canyon de Chicamocha

Après un long périple en bus, sur des routes de montagnes tortueuses offrant de splendides panoramas, nous descendons sur des altitudes moins élevées et un climat plus sec. Nous nous établissons à Barichara, probablement la ville la plus photogénique du pays, puisqu'elle fait la couverture de nombreux guides.  Posée au bord du canyon de Chicamocha, elle offre des maisons aux murs blancs et aux portes et fenêtres colorées.  Tout est bien entretenu. Comparé à Villa de Leyva, la ville est en pente et possède une belle Cathédrale. Nous logeons dans un petit hôtel qui possède une petite piscine pour se rafraichir. Comme partout , pas d'eau chaude. Par contre petit-déjeuner excellent.  Malheureusement,  l'ambiance est gâchée par une employée à l'humeur exécrable...
Nous profitons de la région pour des balades au bord du canyon et de somptueux points de vue. Un paysage très sec offrant assez peu d'ombre. On dispose de nombreux points de vue sur le canyon. On passe par le joli petit village de Guane, aussi très photogénique.  On y découvre les hormigas culonas, fourmis à gros cul torréfiées.  L'occasion de quelques grimaces à la dégustation. 
On s'établit quelques kilomètres plus loin à Villanueva, beaucoup moins touristique. Par contre l'accueil est vraiment très agréable. On y découvre une vie plus authentique et des prix plus doux aussi.
On finira notre séjour dans cette région par une excursion en rafting à San Gil, la ville des sports extrêmes.  Le guide, Carlos, est vraiment sympa et nous montre plein de spécimens de la faune et de la flore locale. Nous voyons des dizaines d'iguanes en particulier. Avec cet air préhistorique, c'est vraiment impressionnant ! On se baigne dans la rivière, qui n'est pas très froide. Cela nous rafraîchit tout juste!
Nous rejoignons Bucaramanga, la capitale régionale en bus. Il passe par une route de col hallucinante qui offre des points de vue de part et d'autres. C'est splendide!
Cette première partie de voyage était déjà très dépaysante et nous a offert un aperçu très positif du pays.

samedi 17 février 2024

introduction à la Colombie

Ce voyage commence avec de nombreux déboires avec Iberia : billets annulés,  service de choix de places vendu et  non honoré,  retard d'avion, course dans les couloirs de Madrid et bagages non arrivés. On se retrouve donc à Bogota en pleine nuit sans nos bagages et dans l'obligation de revenir à l'aéroport le lendemain matin. Inédit pour nous! Difficile à croire vue notre expérience de voyages.
Le décalage horaire nous permet de nous lever tôt. Nous sommes calé avec le Soleil qui émerge vers 6h20. Notre planning n'a pas trop souffert de cet événement et nous sautons dans un bus pour Villa de Leyva, dans la région de Santander. Pour s'y rendre, le bus passe par des cols à 3000 mètres d'altitude !
Nous découvrons une charmante ville à l'architecture coloniale. En ce dimanche, les touristes locaux déambulent dans les rues et nombreux sont ceux qui dégustent une glace, ou autre sucrerie.
Maisons blanches et toits de tuiles, volets et huisseries peintes en marron, rues pavées de pierres qui datent de la colonisation. On tombe vite sous le charme de cette ville de carte postale.
Nous profitons d'une petite maison d'hotes typiques où les propriétaires sont charmants.
Ici, il y a aussi une curiosité originale. Un artiste s'est construit une maison en terre cuite. Nous sommes conquis par l'architecture atypiques qui pourrait rappeler Gaudi. Alix est vraiment emballée.  Pour son premier voyage avec téléphone à elle, les photos fusent.
Nous prenons aussi un peu de recul en grimpant sur l'une des montagnes environnantes. On peut voir encore mieux le classique quadrillage de rues des villes Sud-américaines.  Ici, les rues sont nommées Carrera ou Calle en fonction de la direction et sont numérotées.  Il suffit donc de se repérer par coordonnées...

jeudi 31 août 2023

Hanoi, la ruche

Pour finir le Vietnam, nous visitons sa capitale. En plein cœur du quartier historique de la ville, nous découvrons un dédale de rues fourmillant de scooters. Il faut faire attention à tout moment, car ici on ne s'arrête pas. Au mieux, on ralentit. Chacun garde son cap et parfois traverser une rue semble mission impossible.
Ce vieux quartier est très vivant car on y trouve beaucoup de vietnamiens qui y vivent avec de nombreuses échoppes en tout genre. Chaque rue a sa spécialité.  Nous logions dans celle des pots de peintures et vernis... il y a des hôtels , restaurants et boutiques à touristes partout aussi. Les touristes semblent intégrés dans ce paysage urbain.
Hanoi a quelques points d'intérêt parmi lesquels le mausolée d'Ho Chi Minh. C'est un curieux endroit, d'où l'on ne ramène pas de photo. On y défile à vive allure autour du coffre de verre abritant sa dépouille embaumée depuis 1969. C'est assez émouvant de voir ce corps frêle. 
Hanoi sera la ville des dernières expériences culinaires inedites: aubergines sautées, beignets de viandes, bun cha Hanoï.  On y fera nos dernières courses de souvenirs, où il faudra négocier durement des objets que toutes les boutiques vendent. Et enfin, les derniers accrochages avec certains vietnamiens nous faisant preuve d'assez peu de respect (y compris le personnel de l'aéroport prêt à mentir pour s'éviter de résoudre un problème de siège dans l'avion). Heureusement, ce ne sera pas suffisant pour nous gâcher les vacances. Nous ne retiendrons que le meilleur. Il faut dire que le séjour a la baie d'Halong nous a bien apaisé, pour nous permettez une dernière bouffée de poussière et de bruit.
Au revoir Vietnam!

Croisière dans la baie d'Halong : magique!

Notre retour au bord de la mer se fait sur l'île de Cat Ba. Elle délimite la baie d'Halong au Sud et fera pour nous une introduction à cet univers marin unique. Cette île assez grande est une immense jungle au paysage déchiqueté. Une ville principale éponyme fait office de grosse station balnéaire : hôtels verticaux de tout type et quelques plages de sable fin avec une mer incroyablement chaude. L'étape est agréable d'autant plus que nous profitons d'excellentes repas de fruits de mer.
Nous avons ensuite rejoint la ville d'Halong pour une croisière de 2 nuits dans la baie d'Halong et celle de Tu Long. Notre choix s'est porté sur la compagnie Indochina Junk, qui propose une croisière avec moins d'activités dans laquelle tu profites beaucoup de ta jonque. 
Par chance, sur 10 cabines, seules 4 sont occupées : nous sommes 7! Une américaine et un couple d'indiens vivant en Suisse. 
Les repas sont servis sur le pont avant, comme  une succession de petits plats faisant la part belle aux produits de la mer. La baie défile doucement sous nos yeux pendant que nous dégustons des mets absolument fins et délicieux. Les quantités sont énormes et chaque repas est nouveau. L'un d'eux est servi sur une plage isolées en mode barbecue. 
Au programme, une visite d'un petit village de pêcheurs et d'une ferme à huîtres perlières, une sortie canoë,  bain sur la plage et bain depuis le bateau, démonstration de cuisine, visite d'une grotte, pêche au calamar. Pas vraiment de quoi s'ennuyer. Mais tout de même pas trop pour pouvoir observer le paysage de pitons karstiques défiler sous nos yeux.
Les enfants adorent le luxe de la cabine. Chaque détail est analysé et elles en profitent pleinement. Nous sympathisons avec nos partenaires de voyage. Les repas sont pris tous ensemble. 
Le parcours de cette croisière permet vraiment de sortir des sentiers battus. Contrairement à de nombreux avis que nous avions lu sur la baie, nous sommes isolés et on n'a pas l'impression du tourisme de masse, qu'on voulait à tout prix éviter. On est vraiment ravis de notre choix. 

mardi 29 août 2023

la baie d'Halong terrestre

On utilise ce terme pour décrire une zone de pitons karstiques au milieu d'une plaine aux alentours de Ninh Bình. Un repère de touristes qui sillonnent ce paysage à velo ou en scooter. On peut faire une balade en bateau avec un rameur dans un cadre très réglementé : il semble que le gouvernement souhaite éviter les débordements dans les pratiques des touristes et des locaux. On navigue doucement au milieu de ce paysage en visitant des temples de style chinois perdus au milieu des falaises. 
Un beau point de vue après une grosse grimpette en escalier nous donne un bon coup de chaud. La chaleur ici est étouffante et on sue à grosses gouttes. Nous avons totalement changé de climat: fini les montagnes, nous sommes dans les pleines et la mer n'est plus très loin. Heureusement,  nous avons une chambre chez une famille vietnamienne qui possède une piscine. Cela permet de se reposer un peu même si l'eau n'est pas si fraîche que cela.
Ce paysage est finalement assez typique du Nord Vietnam et du Nord Laos. Nous avons vu de nombreux endroits comme celui-ci.  Il bénéficie seulement d'une notoriété dans les guides touristiques. La halte aura été rendue plus agréable par notre hôte, absolument gentille, organisée et bienveillante. De quoi nous réconcilier avec les vietnamiens. 






dimanche 27 août 2023

Rizières et montagnes de Mai Chau et Pu Luong


On les a vu et revu à travers les vitres du bus, mais trop furtivement. Cette fois ça y est on est devant : les rizières s'offrent à nous, et le spectacle avec les montagnes en fond est vraiment joli. Surtout qu'à Mai Chau, l'écolodge en face de notre hôtel à la bonne idée d'être photogénique. On se balade à pied et en scooter. Encore raté pour le vélo, impossible de trouver 4 vélos confortables, où Benjamin ne se cogne pas les genoux au guidon ! Le scooter nous permet d'accéder à une cascade, et à rentrer davantage dans les montagnes. A Pu Luong, nous partons en rando, sans les filles. Il fait très chaud et nous dégoulinons littéralement ! Pas facile de trouver les chemins, mais on arrive à faire une belle boucle de 15km dans les rizières en terrasse. 

Toutes les maisons de ces villages sont sur pilotis.  C'est l'habitude de la minorité Tay (différent des Thaï de Thaïlande mais on ne connait pas toutes les subtilités). On dort à l'étage, directement sur des matelas. Le toit est en chaume ou en tolle, les piliers en gros rondins épais. Les fenêtres sont des battants en bois ajourés, fermant par de petit bâtonnets métalliques. 


dimanche 20 août 2023

Derniers instants au Laos, premiers moments au Vietnam

Apres quelques incertitudes sur la possibilité de remonter la rivière Ou, nous sommes finalement rassurés. Le départ aura bien lieu et sans avoir à payer plus cher. De toutes manières,  on n'avait plus d'argent... Au fil de l'eau, on découvre villages et cultures. En amont du barrage,  dépassent de l'eau de nombreuses cimes d'arbres morts.
L'arrivée au crépuscule à Muang Khua est agréable.  Finis bruit et vibrations.  La petite ville est paisible. On trouve aisément une guesthouse et notre dernier resto sera un barbecue lao gargantuesque. 
A priori, tous les passagers étrangers du bateau ont le même plan que nous et prévoient d'aller au Vietnam. C'est bien rodé,  un minivan nous attendra dans le centre à 7h. Juste le temps d'enfiler un petit-déjeuner après le réveil à 6h par les hauts parleurs du temple, qui semblent donner d'un coup à toute la ville. 
Dernier coup de stress, le distributeur de billets est en panne et je dois faire un petit détour pour pouvoir retirer le montant du trajet.
Le chemin pour le Vietnam est une belle route de montagne peu empruntée qui serpente dans les nuages. Les 2 postes frontière sont de part et d'autres d'un col. C'est assez calme. On a l'impression de réveiller le personnel vietnamien. Dès la frontière passée sans encombres, on retombe sur l'efficacité du Vietnam : carte sim achetée et derniers Kips échangés en moins de 2 minutes. 
On redescend vers Dien Bien Phu. Comme souvent, des gares de bus modernes sont construites en périphérie des villes. Elles présentent le défaut d'avoir peu de passage aux heures creuses et manquent de personnel pour nous renseigner. Chauffeurs de taxi et de bus tentent de nous renseigner,  mais ils ne disposent pas de toutes les informations, peut-être seulement parce qu'ils veulent nous vendre leurs services. Comme nous cherchons à sortir du chemin classique des touristes, on peine à être compris sur nos intentions. Au guichet, on est confronté aux mêmes problèmes qu'on a vécu en Chine. Les employés refusent de nous aider alors qu'il s'agit des seuls qui peuvent disposer de l'information complète que nous recherchons. Nous sommes démunis.  On finit par se laisser convaincre par un chauffeur bienveillant qui propose de nous emmener à Son La, à 4h de là, en passant plusieurs cols de montagne.
Son La n'est pas visitée par des occidentaux.  Cela se ressent assez vite. On nous salue, on nous sourit dans la rue et on nous accoste pour savoir d'où l'on vient.  On passe une bonne soirée dans cette ville qui offre une image authentique. Cela ressemble à chez nous: salles de fitness, cinéma et centres commerciaux. Mais pas complètement,  on découvre du chien vendu au marché.  Beurk! On n'en mangera pas, même si notre expérience du soir ne s'est pas avérée très concluante. Le personnel du resto de rue a essayé de nous expliquer comment il fallait manger. C'est adorable.
A notre hôtel, à nouveau difficile de disposer des horaires de bus. On se rendra donc à la gare de bus le lendemain, dans l'espoir de choper un des nombreux bus pour Hanoi, qui nous rapprochera de notre prochaine étape. On finira dans un sleeping bus de luxe comme on en rêvait.  C'est juste qu'il circule de jour et s'averera rouler à 30km/h! On mettra 6h pour 170km... ça occupe bien une journée de pluie, a observer par la fenêtre les montagnes vietnamiennes couvertes de nuages.

vendredi 18 août 2023

En remontant la Nam Ou

La fin du séjour au Laos consiste en une expédition pointant vers le Nord afin de remonter la rivière Ou (Nam Ou), entre Nong Khiaw et Muang Khua. On s'arrête dans deux villages où le temps s'écoule autrement. On ne se lasse pas de voir défiler son flot marron au milieu de ces montagnes de forêt vierge et de ces flancs à pic en karst. Les pêcheurs remontent leurs filets, les poulets courent dans les rues en terre battue. Les villages ont un peu des allures de la BD Obelix et compagnie, lorsque tout le village gaulois est corrompu par l'appât du gain. Ici, on alterne entre une guesthouse,un resto et un comptoir qui propose des excursions. Ca reste paisible et le touriste n'est pas harcelé.  A Muang Ngoi Neua, on est tellement peu nombreux qu'on a l'impression que tout le monde sait qu'on est là. 
La rivière se remonte en bateau tranquillement. Et le périple s'achèvera sur plus de 5h d'une traite, en passant un barrage hydroélectrique quand même. Le Laos a misé sur la production d'électricité du fait de ses nombreuses rivières et du fort débit.  On le comprend.  Ils ont aussi interdit l'exploitation forestière,  ce qui laisse la chance d'observer un pays très vert. 
A chaque village, de petites balades qui grimpent bien permettent d'observer les méandres de la rivière pour offrir des points de vue spectaculaires. Nous jouissons de l'un des moments les plus calmes et reposants du voyage. 
Scène cocasse au détour de notre balade à Sopchem : tout à coup apparaissent une quinzaine de parapluies dans les fourrés, avec, à l’abri du soleil, une personne accroupie en dessous avec son smartphone. On comprend rapidement que c’est le seul endroit au alentours du village que l’on capte internet et que les gens on prévu de rester là un moment. Pour tchater, regarder des vidéos ou des clips. L’électricité n’était pas là y a 15 ans - les coupures sont encore régulières - et internet est arrivé y a 5 ans. Ça doit changer pas mal de chose dans les habitudes des habitants. Par exemple, on apprend que jusqu’en 2006, au Laos, on ne pouvait produire que de la musique traditionnelle. Mais devant le constat que la population écoutait de la pop thaïlandaise, cette interdiction a sauté et les laotiens peuvent maintenant composer leur propre pop. 
Souvent au restaurant, on ne fait la cuisine que pour nous. Il faut être très patient. Les plats sont livrés au compte-gouttes. C'est le signe d'une cuisine faite sur le moment. On accompagne presque toujours d'un fruit shake (banane, citron, papaye, mangue, ananas, fruit de la passion,...) en fonction de ce qu'ils ont. Nous faisons d'interminables parties de cartes accrochées en attendant nos plats, souvent savoureux.