Kochkor est une petite ville qui sert de camp de base pour les excursions à l’un des lieux les plus emblématiques et les plus beaux du Kirghizistan : le lac Son Kul. Notre première impression de Kochkor a été très négative. Ici, les locaux le savent bien; il y a de l’argent à se faire avec les touristes. Nous abordons un des côtés désagréables du tourisme. Chauffeurs de taxis organisés en petites mafias doublant les prix. En plus, nous sommes très mal hébergés. Malgré ces désagréments, nous organisons une excursion à cheval au lac via une agence locale favorisant un tourisme communautaire.
Nous devons rejoindre le lac à cheval en partant d’une altitude de 1800m, passer un col à 3400m, pour arriver dans un lieu magique à 3000m. Nous sommes accompagnés par Iman, notre guide, vraiment sympa. Il ne parle pas trop mal anglais et nous apporte plein d’informations. Cependant, il ne comprend pas bien l’anglais en retour et ses réponses sont souvent à côté… La balade à cheval sera rapidement interrompue pour Nelly, victime d’une nouvelle intoxication alimentaire. Avec Papa, elle fera le chemin en voiture 4x4, pendant que tout le monde s’inquiète à son sujet. Alix et Sylvie profite d’une très longue balade de quelques 33km, qui rejoindra un camp de 3 yourtes qui accueillent des touristes. C’est très basique. On peut faire une petite toilette dans une rivière. A quelques dizaines de mètres, une cabane métallique fait office de toilettes. Ca rappelle vaguement la Mongolie. Ce camp, comme ceux qu’on fera après, est tenu par une femme, qui en plus de s’occuper de quelques têtes de bétail (4 ou 5 vaches à traire chaque jour), prépare à manger aux touristes. La cuisine est à base de pâtes (faites maison ou pas), des patates, dans un bouillon de légumes. Au petit-déjeuner, un porridge avec des céréales et du lait bouilli. Les tables où manger sont toujours garnies de bols de confitures de fruits rouges, de bonbons et chocolats, de biscuits secs et morceaux de pain. Les repas sont très conviviaux et partagés avec les autres voyageurs qui partagent les yourtes. Les couchages sont souvent des matelas à même le sol et des couettes qui ne semblent pas souvent être lavées. Le dépaysement est total.
A Son Kul, nous avons la chance de profiter d’une manifestation organisée par le centre de tourisme local, qui a pour but de promouvoir la culture locale pour les touristes. Le matin, on assiste à des démonstrations de musique, tapis traditionnels, montage d’une yourte et cuisine nomade. Quelques jeux aussi comme le tir à la corde et une sorte de bataille de polochon à dos d’âne. Après le déjeuner, des jeux traditionnels à cheval sont organisés et pris très au sérieux par les locaux. Les kirghizes semblent être tous nés sur un cheval. Ici, tout le monde sait mener l’animal, dès un âge très jeune. Lors d’un match de Kok Buru, sorte de polo avec une chèvre morte, une bataille générale s’est déclarée entre les 2 équipes. Heureusement, le dispositif prévoyait police et ambulance pour réguler tout cela. La chèvre pèse quand même autour de 35 kg! Il faut l’attraper. Parfois la batailler avec les adversaires et l’amener dans une zone de l’équipe adverse. Tout cela à cheval! Assez impressionnant et quelque peu barbare aussi…
Le soir, le lieu est paisible. L’eau du lac est calme, telle un miroir d’eau reflétant les sommets environnants. Le coucher de soleil est beau. La nuit, la voute céleste est magnifique. Nelly s’étant rétablie au bout de 24h, nous avons pu rester 3 nuits autour du lac et profiter pleinement des lieux. Un plaisir de rester dans cet endroit paisible, en observant les chevaux, vaches et moutons. Même si au bout de 3 jours, un besoin de douche se fait sentir.
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