dimanche 4 août 2024

Traditions kirghizes

Les Kirghizes nous paraissent fièrs de leurs traditions. Beaucoup liées au nomadisme, qu’ils pratiquent encore, pendant 4 mois d’été, en quittant leur maison douillette pour une vie très simple dans les hauteurs.  Nous nous sommes rendus au marché aux bestiaux de Karakol, voir les locaux essayer les chevaux, discuter longuement, profiter de l’animation. Peu de femmes ici, plutôt des hommes et les garçons que l’on forme. Nous sommes surpris par une race de mouton à gros cul, que nous avons déjà croisé en Ouzbékistan, mais en plus ces moutons sont énormes ! Le petit musée de Karakol est super intéressant, et je m’accroche à une exposition de photos d’Ella Maillart qui a parcouru l’Asie centrale dans les années 30 et a fait un cliché du ferrage des chevaux qui n’a pas changé. 

A Barskoon, nous rendons visite à une famille d’artisan qui souhaitent perpétuer le savoir faire traditionnelle de confection d’une yourte. On voit donc la fabrication des tapis qui ornent la yourte à base de roseaux et de laine (on se rendra compte plus tard de leur importance lorsqu’il fait froid !) Mais aussi le travail du bois et notamment la façon de le plier pour les montants du toits. Technique de pliage aussi utilisé pour la fabrication de l’instrument à corde traditionnel. 

Lors du festival de Song kul, on pourra voir la réalisation en direct du tapis de feutre. Tout le secret réside dans le tassage de la laine mouillée à l’eau chaude. Et le montage de la yourte. 20mn à 7 personnes. On a chronométré, c’est vrai. Incroyable d’ingéniosité ! 




















Lac Song Kul: un miroir d’eau à 3000m d’altitude



 Kochkor est une petite ville qui sert de camp de base pour les excursions à l’un des lieux les plus emblématiques et les plus beaux du Kirghizistan : le lac Son Kul. Notre première impression de Kochkor a été très négative. Ici, les locaux le savent bien; il y a de l’argent à se faire avec les touristes. Nous abordons un des côtés désagréables du tourisme. Chauffeurs de taxis organisés en petites mafias doublant les prix. En plus, nous sommes très mal hébergés. Malgré ces désagréments, nous organisons une excursion à cheval au lac via une agence locale favorisant un tourisme communautaire. 

Nous devons rejoindre le lac à cheval en partant d’une altitude de 1800m, passer un col à 3400m, pour arriver dans un lieu magique à 3000m. Nous sommes accompagnés par Iman, notre guide, vraiment sympa. Il ne parle pas trop mal anglais et nous apporte plein d’informations. Cependant, il ne comprend pas bien l’anglais en retour et ses réponses sont souvent à côté… La balade à cheval sera rapidement interrompue pour Nelly, victime d’une nouvelle intoxication alimentaire. Avec Papa, elle fera le chemin en voiture 4x4, pendant que tout le monde s’inquiète à son sujet. Alix et Sylvie profite d’une très longue balade de quelques 33km, qui rejoindra un camp de 3 yourtes qui accueillent des touristes. C’est très basique. On peut faire une petite toilette dans une rivière. A quelques dizaines de mètres, une cabane métallique fait office de toilettes. Ca rappelle vaguement la Mongolie. Ce camp, comme ceux qu’on fera après, est tenu par une femme, qui en plus de s’occuper de quelques têtes de bétail (4 ou 5 vaches à traire chaque jour), prépare à manger aux touristes. La cuisine est à base de pâtes (faites maison ou pas), des patates, dans un bouillon de légumes. Au petit-déjeuner, un porridge avec des céréales et du lait bouilli. Les tables où manger sont toujours garnies de bols de confitures de fruits rouges, de bonbons et chocolats, de biscuits secs et morceaux de pain. Les repas sont très conviviaux et partagés avec les autres voyageurs qui partagent les yourtes. Les couchages sont souvent des matelas à même le sol et des couettes qui ne semblent pas souvent être lavées. Le dépaysement est total.

A Son Kul, nous avons la chance de profiter d’une manifestation organisée par le centre de tourisme local, qui a pour but de promouvoir la culture locale pour les touristes. Le matin, on assiste à des démonstrations de musique, tapis traditionnels, montage d’une yourte et cuisine nomade. Quelques jeux aussi comme le tir à la corde et une sorte de bataille de polochon à dos d’âne. Après le déjeuner, des jeux traditionnels à cheval sont organisés et pris très au sérieux par les locaux. Les kirghizes semblent être tous nés sur un cheval. Ici, tout le monde sait mener l’animal, dès un âge très jeune. Lors d’un match de Kok Buru, sorte de polo avec une chèvre morte, une bataille générale s’est déclarée entre les 2 équipes. Heureusement, le dispositif prévoyait police et ambulance pour réguler tout cela. La chèvre pèse quand même autour de 35 kg! Il faut l’attraper. Parfois la batailler avec les adversaires et l’amener dans une zone de l’équipe adverse. Tout cela à cheval! Assez impressionnant et quelque peu barbare aussi…

Le soir, le lieu est paisible. L’eau du lac est calme, telle un miroir d’eau reflétant les sommets environnants. Le coucher de soleil est beau. La nuit, la voute céleste est magnifique. Nelly s’étant rétablie au bout de 24h, nous avons pu rester 3 nuits autour du lac et profiter pleinement des lieux. Un plaisir de rester dans cet endroit paisible, en observant les chevaux, vaches et moutons. Même si au bout de 3 jours, un besoin de douche se fait sentir.



























vendredi 2 août 2024

Entre canyons et glaciers : lac Issyk Kul

 



Incroyable ce lac perché à 1600 mètres d’altitude. Immense … on dirait une mer quand l’horizon est brumeux et que l’on n’aperçoit pas les sommets de la frontière avec le Kazakhstan. Rive sud, se juxtaposent des vallons rouges et ocres désertiques, avec des glaciers rocailleux présentants leur face enneigée. Un mélange surprenant, et ça sur des kilomètres. L’eau est plutôt chaude pour l’altitude, en tout cas elle est très transparente ce qui donne envie de se baigner. 

Pour se déplacer, le stop est courant ici. Mais à 4, pas facile ! Par deux fois un minibus veut bien nous prendre. L’un est une famille de Bishkek en vacances, l’autre une famille propriétaire d’abricotiers venue ici pour la période de récolte. Et sinon nous n’attendons pas bien longtemps les bus locaux. Rencontre saugrenue avec une gentille vieille dame dans sa gargote joliment décorée qui nous sort toutes les phrases en français qu’elle a retenues depuis l’école primaire ! 












Premières impressions kirghizes

Drôle de première impression pour notre arrivée au Kirghizistan : une frontière où il n’y a rien du tout. L’essentiel : un poste pour la sortie, un autre pour l’entrée. Quasi personne, 2 voitures de chaque côté, et nous au milieu dont on ne sait que faire, ce qui fait qu’au final les douaniers ne savent plus : « vous allez dans quel pays ? ». Un accueil plutôt agréable et nous voilà au Kirghizistan ! 

Nous sommes à 100km de notre destination. Plus de téléphone. Pas d’argent kirghize. Ouf ! Notre taxi, arrangé quelques jours en avance grâce à yandex, est bien là, en avance. La route est en pleins travaux chinois. Nous sommes d’ailleurs très près de la Chine, à peine (!) séparés par la chaîne de montagnes des Tian Shan, et ses sommets à 7000 mètres. Nous apercevons des pointes enneigées au loin. Le paysage n’est plus désertique mais très vert, parsemé de yourtes et de roulottes. 

Karakol est un camp de base des expéditions vers les hauts sommets. Ici de nombreux aventuriers ont fait le plein de vivres et d’équipement. Nous nous contentons d’une petite balade qui nous fait croiser la route des éleveurs regroupant leur troupeau à cheval. Mais ça devient grandement critique quand nous avons le choix entre marécages et champs d’orties ! Après quelques doutes nous rejoignons enfin des bains chauds. 

La vallée de Jeti Oguz dévoile aussi ses verts pâturages, et nous sommes surpris par les rochers rouges à son entrée.