samedi 22 février 2020

Saint-Louis

C’est le choc quand on revient dans la partie Nord du Sénégal. Les négociations pour les transports sont plus rudes et nous sommes beaucoup plus sollicités par des marchandes ou des enfants qui mendient. Tourisme qui fonctionne avec de grands hôtels, des excursions standardisées à la journée pour des groupes, ou bien des voyageurs ayant leur propre véhicule ou leur chauffeur. Dans ce fonctionnement, il y a le tarif « officiel » qui revient vite très cher pour le touriste individuel, mais est censé rémunérer un office de tourisme (et sans doute la municipalité) , et le tarif clandestin à négocier ferme, proposé par les débrouillards. Mais globalement pas des hordes de touristes quand même.  Premières impressions : une ville calme, des ruelles ensablées, la mer tout autour, des milliers de pirogues colorées de pêcheurs. Beaucoup plus pauvre que ce que l’on imaginait. Quelques belles demeures coloniales à étage, colorées et fleuries, avec balcons. L’argent de l’unesco devant servir à les restaurer s’étant évaporé, les plus belles ne sont pratiquement que les hôtels. Au delà, des habitations bien modestes en parpaings et des écoles coraniques, pour certaines dans des sortes de squats. Les familles rurales envoient leur enfants dans ces écoles, espérant une éducation plus stricte et plus proche de leurs traditions que l’école publique française. Mais si certains abusent du système, voici les enfants, les talibés, contraints à mendier dans les rues. Pour éviter ça le gouvernement a tenté d’introduire des écoles arabo française, où le financement et l’enseignement sont contrôlés, censées trouver l’approbation des familles musulmanes conservatrices. Il est courant pour les hommes d’avoir plusieurs femmes, et de nombreux enfants, ce qui fait une population extrêmement dense et jeune dans le quartier populaire des pêcheurs. Partie de foot le soir au bord de la plage. Retour de pêche où nous avons la chance de voir débarquer des requins par morceaux et des raies. La densité combinée au manque de moyens pour la gestion des déchets font de la plage un endroit très sale. Des millions de plastiques, des bêtes mortes, des restes de filets et d’objets en tout genre. Toutes les bassines se vident ici... que faire? Des actions sont bien entreprises par des jeunes, qui cherchent même à politiser le sujet, mais la tâche est énorme. Quand nous déambulons dans ces lieux, les enfants nous hèlent : « toubab! ». Une légère impression de voyeurisme alimente parfois notre malaise. En plus, il est moins facile de communiquer avec les gens, qui souvent ne maitrisent pas le français. Alors, Saint-Louis, ce n’est pas que cela. Heureusement! C’est aussi l’histoire de l’aéropostale, qui nous lie à Toulouse. On retrouve au musée les noms des glorieux héros dont on retrouve les noms dans les rues de Toulouse et des communes environnantes: Latecoere, Daurat, Mermoz, SAint-Exupery, entre autres. Une belle époque, pleine d’aventures, retracée par un film qui permet aux enfants de mieux comprendre. Enfin, le bal des pirogues colorées des pêcheurs dans le chenal. C’est très photogénique à l’heure du coucher du soleil.








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