J’avais repéré ce petit lac histoire d’aller se perdre à nouveau en altitude : Kol Ukok est à 3000 mètres et des camps de yourtes accueillent les voyageurs. Mais le chemin pour y accéder est ambitieux : 1100 mètres à monter, pas une seule ombre. Nous arrangeons l’aller à cheval avec un taxi qui nous attend pour le retour. Le départ est chaotique, notre taxi ne s’est pas réveillé pour rejoindre la ferme équestre, et les propriétaires des chevaux sont un peu bourrus. Nos chevaux ne sont pas faciles à manier, et nous sommes méfiants, surtout après une ruade donnée par celui de Nelly qui n’aime pas qu’on l’approche ! Le rythme de progression est quand même bien agréable à cheval, nous n’avons pas l’impression d’avancer bien vite, mais nous dépassons de rares randonneurs et nous avalons le dénivelé. Le passage d’une rivière est impressionnant, perché du haut du cheval, quand celui-ci refuse d’avancer et manque de m’envoyer valser dans l’eau ! L’arrivée sur le lac est magique, les couleurs sont extraordinaires, et voilà les quelques yourtes qui vont nous accueillir pour deux nuits. Nous recroisons le couple américain avec leur bébé, impressionnant, ils voyagent avec 3 fois rien ! Ils nous déconseillent les yourtes près du lac, ça caille … Sauf que la propriétaire des lieux n’a pas du tout prévu que nous allions dans les yourtes de sa soeur un peu plus en hauteur. Heureusement un groupe chargé de surveiller la sécurité des lacs en amont fait un stop ici, et l’un deux traduit ma requête de manière un peu plus convaincante. Nous prenons le thé ensemble avec notre hôte, et nous comprenons que la surveillance est importante. L’eau est fortement montée cette année. Le campement est presque inondé, et il faudra même déplacer une yourte. La qualité de l’eau s’en ressens aussi, elle est trouble, contrairement à d’habitude. C’est l’eau du lac qui est utilisée pour la cuisine. Certes elle est bouillie, mais quand il y a beaucoup de vaches ici (et donc de bouses…). Notre nuit est fraîche, malgré un petit feu dans le poêle. Le lendemain, nous partons au lac suivant. Le dénivelé n’est pas très important (450m), mais l’effet de l’altitude se fait sentir, et la grimpette parait interminable. Mais l’arrivée est franchement belle. Entouré de glaciers, ce lac est un peu comme un bout du monde. Le surlendemain nous voilà partis pour la redescente, après des adieux à notre hôte qui nous a régalé de pain et raviolis frais. Incroyable cette vie nomade. On imagine les conditions difficiles sous la neige en mai. Une vie simple avec ses quelques vaches et chevaux. Peut-être les derniers nomades, car ses enfants ne continueront peut-être pas, le plus grand fait déjà des études à la capitale. L’eau est encore montée. Sur le retour, la rivière bouchant le chemin est toujours là, elle fait maintenant plusieurs bras, et nous n’avons plus les chevaux. Nous tentons le saut, et pour s’alléger, Benjamin lance les sacs de l’autre côté. Nous voyons un sac atterrir, hésiter, … puis continuer sa route en plein dans les rapides qui dévalent la pente. Benjamin saute dans l’eau avant qu’il ne soit trop tard pour espérer le récupérer. Ouf ! Il nous faudra toute la vallée pour sécher…
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