Une vraie journée de routards

Le passage de la frontière entre le Cambodge et la Thailande a été une véritable journée sur la route où tout s'est bien passé de A à Z. Réveil 4h40 pour être pris vers 5h30 dans un mini van bourré de touristes allant à Bangkok. Tous sauf nous, qui avons choisi d'aller à Lopburi, sans être vraiment sûr que cela soit possible...

Le passage de frontière se passe sans problème. Les arnaques sont exclusivement réservées au passage de cette frontière dans l'autre sens... Une demi-heure de queue et formalités. On tire de l'argent, et on choppe un tuk-tuk au prix fixe noté sur un panneau, évidemment indéchiffrable pour nous. A 10h20, nous sommes à Aranyaprathet. Aucun bus pour Lopburi! Par contre, au bureau d'en face, un mini-van part à 10h45 pour Lopburi. Wouah! Juste le temps de faire pipi et d'aller acheter des bricoles à manger.

Les routes thailandaise sont super bonnes et le van très rapide. Le trajet est bouclé en 4h40. Quelques minutes d'hésitation. On nous oriente sur les bus locaux pour rallier le vieux centre à 2km de là. Cool. Un bus vide nous prend. On obtient une chambre dans la guesthouse que nous avions ciblé. 

Et on peut même profiter de la soirée à regarder les singes, car ici c'est le royaume des singes en liberté!

Pas simple la situation au Cambodge

Notre impression au Cambodge est celle d'un pays vraiment pauvre. En discutant à droite à gauche avec des gens qui vivent au Cambodge, on apprend que la situation n'est pas rose. L'éducation est catastrophique : 60 enfants par classe, "y a que les élèves intelligents qui peuvent suivre". Oui, l'aperçu qu'on a eu déjà avec des enfants de quatre ans était probant. Et les résultats du bac ont été catastrophiques cette année, 20% de réussite au lieu de 80% car... on a interdit la triche! À propos de triche, la corruption est généralisée, normalisée, même. On l'a bien vu pour les visas "pour les enfants, vous me payez à moi, pour vous c'est là bas". Bizarre, non ? Les cas d'expropriations abusives sont courants, sous couvert de développement du pays. Des cas de personnes disparues ou mortes dans des conditions suspectes sont relevés. Oui la police s'arrange avec la réalité. Autre chose, on avait appris que l'atelier du monde se déportait de la Chine vers le Cambodge, et pour un moment car c'est avec grand peine que les salariés des usines textiles vont arriver à avoir un salaire décent. Ils ne touchent que 18 centimes sur un vêtement vendu 25€. Bref, avec un tel niveau de pauvreté, des systèmes de soin pas terrible (on en est à apprendre aux gens qu'il faut se protéger des moustiques), et un système d'éducation plus que lacunaire, il y aurait beaucoup à faire. Il y a énormément d'ONG (française d'ailleurs), depuis longtemps. Certaines en sont donc arrivées à faire du bon travail et notamment l'idée est de former une nouvelle classe dirigeante non corrompue, ce qui veut dire inculquer de nouvelles valeurs et une nouvelle moralité. Pas simple !

Pour en savoir plus, voir le site 

http://www.cambodge-post.com

Et pour rigoler un peu parce que l'on ne vous a pas tout dit sur le Cambodge, lisez ceci ! 

http://www.cambodge-post.com/us-et-coutumes-des-expatries-au-cambodge/

Rencontre avec un scorpion

Déjà qu'on se bat avec les moustiques rayés ou tachetés, le Cambodge regorge de pleins de nouvelles bêtes inconnues et peu rassurantes. Les mini sauterelles, les maxi frelons, les blattes, ... Et rencontre sympa dans les toilettes avec un petit scorpion. "Marron ? Oh ça va, on sent la douleur 1h ou 2, pas plus. C'est les jaunes dont il faut se méfier. " (heu, il est pas un peu jaune mon scorpion ?). Bref, de quoi psychother avant de s'endormir...

"Miaou !" "Mais il es où le chat ?"

Les cambodgiens se sont donnés le mot pour faire tourner en bourrique nos enfants. Des miaulements plaintifs de chaton nous parviennent aux oreilles de partout (dans le bus, au restaurant...). Alix et Nelly cherchent avec intérêt la mignonne petite bête. On regarde sous les sièges, peut-être une cage ? Un carton ? C'était tout près de nous pourtant ! Regard amusé d'une fille qui vient de décrocher son téléphone... Ah oui... C'est une sonnerie de portable... 

Dans le même genre, on a eu aussi les rires d'enfants... "Mais ils sont où les enfants maman ?" 

Formidable tuk-tuk

Tout à fait par hasard (c'est le premier que nous avons hélé dans la rue de notre hôtel), nous sommes tombé sur un adorable chauffeur de tuk-tuk, apprenant le français et ravi de nous accompagner pour se perfectionner. Il est simplement discret, serviable et souriant. Et en plus, il a fait le baby-sitter pour de nombreux temples... En effet, Alix a probablement préféré les moments de complicité avec Vonn, loin des parents, plutôt que de les accompagner. Pour nous, cela a été l'occasion de quelques instants de tranquilité.

Merci Vonn pour ces 4 jours passés ensemble. C'est avec une certaine émotion qu'on a du te quitter...

(Ses coordonnées sont dans la page "adresses")

Les temples d'Angkor

Il faut bien l'avouer. Guillaume avait raison. C'est l'un des must en Asie, et probablement sur la planète. Les temples d'Angkor vous emportent dans un autre monde et constituent l'un des plus beaux sites archéologiques qu'il nous ait été donné de voir.

Des dizaines de temples sont visibles, disséminés dans la forêt tropicale, sous d'immenses fromagers. Du plus connu (Angkor Wat) aux plus anecdotiques, quelques siècles de domination khmère sur la péninsule indochinoise sont à admirer. Nous avons pris le ticket 3 jours, et nous nous sommes fait promener en tuk-tuk par Vonn pour découvrir ces vieilles ruines dont chacune a sa spécifité. Au programme des réjouissances:

- Angkor Wat: le magnifique emblème sur le drapeau du pays,

- le Bayon (Angkor Thom) avec ses dizaines de visages mystérieux et superbes bas-reliefs sculptés,

- le Baphuon : temple pyramide d'où l'on domine la jungle et présentant un gigantesque Buddha couché sur l'une de ses façades,

- la chaussée des éléphants et celle des lépreux pour admirer de magniques sculptures murales,

- Preah Khan: immense temple avec d'intéressantes perspectives dans l'enfilement des portes,

- Neak Pean: petit sanctuaire auquel on accède par une passerelle en bois sur un lac,

- Ta Som: mini condensé du Bayon et de Ta Prom

- East Mebon: temple pyramide avec statues d'éléphants à tous les coins,

- Pre Rup: un de mes préférés, temple pyramide utilisant la magnifique pierre rouge, bleue, jaune,

- Sras Srang: un des nombreux bassins de retenue d'eau qui ont servi de réservoir pour l'irrigation des champs,

- Prasat Kravan: petit alignement de 5 temples en briques rouges avec quelques belles sculptures murales intérieures,

- Bakong (dans le groupe Roluos): pyramide carrée à 5 étages,

- Ta Prom: très (trop) connu grâce aux immenses frangipaniers qui ont envahi les lieux,

- Banteay Kdei: temple calme dans un enclos tout aussi calme,

- Banteay Srei: plus éloigné au nord, présentant de très fines sculptures murales,

- Banteay Samré: à l'est, associant joliment la pierre rouge et l'herbe verte,

- Ta Keo: monumentale pyramide à 5 niveaux,

- Phnom Bakheng: petite pyramide dont la montée est vertigineuse, rappelant un peu les sites mayas.

La liste de nos visites est impressionante, mais il faut avouer qu'on ne se lasse pas trop de voir et revoir ces temples. Ils sont tous différents. Les perspectives sur la forêt du haut des temples pyramidaux est magnifique. Les sculptures murales extrèmement fines et admirables. En plus, pour les enfants, moultes animaux sont représentés.

Miroir, oh mon beau miroir !

Alix est à fond histoire de princesses. Le soir elle ne se lasse pas d'écouter La belle au bois dormant, Cendrillon, Blanche Neige.... 

Bref, pour illustrer tout ça, nous avons rencontré la méchante belle mère de blanche neige, déguisée en singe, mais qui répétait inlassablement "miroir, oh mon beau miroir !". 

C'était vraiment drôle ce singe qui tournait le rétro de la moto dans tous les sens pour arriver à se voir. Beaucoup moins drôle quand il m'a regardé fixement et montrant ses dents, qu'il m'a fait "rrrrrrccchhhhh....", et que notre chauffeur de tuk tuk m'a dit à ce moment là "il est dangereux celui là"...

Un autre mode de vie : pêcheur sur le Tonlé Sap

Pour changer de la visite des temples d'Angkor, qui sont magnifiques et qui auront leur propre post sur ce blog, nous avons été tenté par une balade en bateau à travers un village de pêcheurs sur l'eau.

Hormis les inconvénients purement touristiques de l'affaire (prix assez élevé dont on ne sait pas dans quelle mesure notre argent revient à la communauté, pause dans un restaurant où on nous propose de rallonger pour une balade en barque, marchande de boissons sortie de nulle part et visite légèrement voyeuriste), nous avons découvert un autre mode de vie.

Une vie sur l'eau, des maisons sur pilotis, tout comme l'école, la mairie. Des barques servant de petit commerce. Le balais des pêcheurs, en couple, avec ou sans enfants, sortant en fin de journée, pour une soirée de travail. Le village est vraiment beau à la lumière de la fin de journée. Les maisons se reflètent dans le lac, auquel elles sont reliées par une échelle en bois servant d'embarcadère. C'est presque gênant de faire irruption dans le monde de ces pêcheurs, armés de notre appareil photo. Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls, mais le site de Kompong Phluk est encore l'un des moins exploités de la zone... Si l'on compare à la quantité incroyable de touristes séjournant sur Siem Reap, cela pourrait être bien pire...

Cette balade en bateau traverse aussi une forêt inondée. De gros troncs émergent de l'eau et donnent une étrange impression. Nous sommes ici après la saison des pluies et le niveau du lac est assez haut pour submerger une grande partie du rivage. Enfin, nous finissons par atteindre le lac, en dehors de la végétation. Le Tonlé Sap étant très grand, on a l’impression d'être dans une mer très calme.

Ce mode de vie, isolé de la civilisation, à la façon des nomades de Mongolie, est lui aussi menacé. Car les nouvelles générations ne sont plus intéressées par la vie déconnectée des technologies et du confort urbains. Pour nous, c'est un moyen de se poser des questions et de porter un regard différent sur notre planète. Le Cambodge nous offre de nombreuses images de ruralité qui resteront dans nos mémoires.

Le mystère des pantalons éléphants

A Angkor, on croise des touristes du monde entier.  Indiens, chinois, américains, australiens, russes, européens... On s'amuse à distinguer les chinois et les coréens, facile ! 

Mais une constante m'intrigue. Une proportion incroyable de touristes, hommes compris, portent d'affreux (?) pantalons amples avec motifs à éléphant. 

En naïve que je suis, je me dis que je suis mieux avec ma jupe short. 

Mais j'arrête vite de rire quand on me refoule au cœur d'Angkor Vat, le plus célèbre des temples. "No short!". 

Ok ça va j'ai compris, et je vais moi aussi acheter mon pantalon ample. Benjamin :"pourquoi t'as pas pris avec les éléphants comme tout le monde ? C'est mignon pourtant ! ". 

Et un truc que je pensais inimaginable : ce pantalon est utilisable aussi bien pour moi que pour Benjamin. Ils sont doués les cambodgiens : taille unique pour toute la planète ! 

A la fin de la journée,Nelly aussi aura droit à son pantalon souvenir. 

Koh Rong Samloem: ile de rêve

Séjour improvisé sur une île au sud du Cambodge. Nous dormons dans un bungalow sur une belle plage de sable blanc et fin, bercés par le bruit des vagues. Le cadre est idyllique et l'ambiance de l'ile est calme. Une petite traversée de la forêt (35 minutes en portant les enfants, 2h quand elles marchent), nous conduit de l'autre côté, où la mer est plus calme, la plage presque pour nous seul et l'eau bleue presque turquoise... On se croirait un peu sur une ile de Robinson. Quel bon détour inspiré avant de regagner le centre du pays!

Turista? Non! Gastro...

Petits pépins de santé dans la famille. Alix a vomi dans l'avion entre HK et PP. Elle ne pouvait même plus avaler une goutte d'eau sans la rejeter... Le Cambodge ne pouvait plus mal commencer. Par chance, les symptômes ayant commencé dans l'avion, cela excluait tout lien avec ce nouveau pays... A coup de petites gorgées de soluté de ré hydratation et d'une bonne nuit de repos, le lendemain, elle se sentait bien mieux. En revanche, Benjamin s'étant occupé d'elle toute la journée, il n'a pu échapper au virus... Et s'en sont suivies 4 journées à comater... Avec la chaleur, difficile. Heureusement, le cadre des Manguiers à Kampot était idéal pour se reposer pour tous. Dommage qu'il n'ait pas pu profiter plus de l'excellente nourriture proposée...

Le farniente vu par les enfants

Nelly a vite appris le mot "hamac". Les filles apprécient le cadre, mais ont encore besoin de changer souvent d'activité et de nous solliciter. Elles apprécient aussi les balades en canoé, reposantes, la preuve en image....

Ecole cambodgienne

Une école qui change vraiment de chez nous. École de campagne, des vaches et des poules se promènent dans la cour. Tous les enfants viennent à vélo. Nous avons pu participé au cours d'anglais. Nous avons été chaleureusement accueillis par le professeur d'anglais, qui donne des cours optionnels tous les après midi. Les autres cours habituels ont lieu le matin de 7h à 11h. Il nous a fait volontiers participé, pas facile ! Nous avons fait une sorte de jeu du pendu avec les élèves. Il était enthousiaste pour discuter avec nous. Pas sûr qu'il améliore son accent avec notre french accent... Les filles ont aimé s'asseoir sur les bancs, mais après "what is your name", ont un peu décroché. 

Nous y sommes retournés pour participer au cours des enfants de 4 ans. L'école commence jeune ! (mais pas pour tous les enfants...). 

Alix a chanté devant la classe, suivi par d'autres enfants qui ont fait de même. Excitation de notre présence ou situation habituelle, c'était très agité ! Cette fois, entre 30 et 40 enfants, pas d'atsem, une petite baguette de bois, une maîtresse zen. J'ai montré des images de notre voyage devant un public attentif. Les enfants essayant de décrire ce qu'ils voyaient. 

Je montre Moscou et St basile avec ses bulbes colorés. Le regard s'illumine dans les yeux d'un petit garçon et il annonce tout fier "Angkor ! Angkor!". 

Celà me renvoi le décalage complet que de faire le tour du monde, alors que ces enfants ne verront peut-être jamais les merveilles de leur pays. 

Comment on dit "merci" en khmer ? "You pay !"

Parfois la communication avec les gens n'est pas facile quand on ne parle pas la même langue. J'essaye donc d'apprendre, mais y'a de gros ratés. 

Par exemple, notre chauffeur de tuk tuk au Cambodge nous amène à destination. "

Thank you ! How do you say Thank you ?" 

"You pay ? " 

"youpèye ? (ah c'est facile à retenir) and Hello, how do you say ?"

"you pay 3 dollars"

"..."

Et mon apprentissage du chinois : 

"Qu'est ce que ça veut dire "maïyo" ?

"Rien".

"Ah... Pourtant je l'entend souvent..."

"Non mais ça veut dire "rien"". 

Le Cambodge, c'est comment ? Plat !

Après la Corée, pays couvert de collines, Taiwan avec tous ses sommets à 3000, et la ville verticale de Hong Kong et ses montagnes, le 1er aperçu du Cambodge vu du ciel est un pays plat, et inondé (nous sommes à la fin de la saison des pluies). 

Grand changement d'ambiance pour nous, maisons en bois sur pilotis, marchés pittoresques, routes défoncées, tuk tuk (cariole tirée par une petite moto), rizières, palmiers, vaches maigres, travailleurs des champs...

Nous voilà en Asie du sud-est ! La chaleur est au rendez-vous. 

Pour s'acclimater et profiter doucement du pays, nous avons choisi un peu en dernière minute une adresse conseillée par une autre famille de tourdumondistes. Et sur place nous trouvons effectivement d'autres tourdemondistes en famille ! C'est un endroit kids friendly : balançoires, animaux, rivière, jeux, légo, bac à sable, petits matelas et menus pour enfant. 

Parfait pour profiter et ne rien faire ! Un vrai petit paradis sur Terre.

Nous sommes contents de pouvoir parler français avec d'autres voyageurs. Depuis la Mongolie, ça faisait longtemps.