lundi 12 août 2024

Typique d’Asie centrale !


Les fours à pain : il s'agit d'un dome en terre cuite avec un trou sur le dessus. Les braises sont au fond, les pains et samsa sont cuits en étant collés sur les côtés. Les vendeurs de pains sont présents avec leur chariot bondé sur le bord des routes. Les pains sont plats et ronds, décorés au centre grâce à une sorte de tampon à pointes que nous avons pu voir sur les marchés, surtout en Ouzbekistan.


 

Mojito : nous découvrons une grande variété de limonades, appelées mojito, sans alcool. Le thé est omniprésent. Contrairement à l’eau ! Au début nous demandions du thé peu infusé pour les filles, ou du thé vert, mais au final tout la famille a pris leur thé noir infusé des dizaines de fois, avec souvent la théière d'eau chaude pour l'allonger. 



Samovar : de quoi avoir de l'eau tout le temps chaude pour l'indispensable thé ! Installé partout : au milieu du désert, dans le train, pour un pique-nique... Comment ça marche ? On remplit le tube du milieu de braises, et l'eau chauffe tout autour. Un robinet permet ensuite de se servir .





Ruches camion : les ruches sont directement entreposées dans des camions. L'apiculture nomade... 


Les conduites de gaz : dans toutes les villes, des kilomètres de tuyauterie jaune, à deux mètres de hauteur, formant des coudes pour s'adapter aux portails des maisons et aux intersections. 




Cimetières : Au Kazakhstan, des cimetières magnifiques comportant des mausolées à coupole dorée ou argentée. Au Kirghizistan, on voit plus souvent des constructions en briquettes, et parfois des structures de yourtes en métal.  



Pays du cheval. Les kazakh et les ouzbekh seraient issus d'un même peuple mais dont l'un se serait sédentarisé, alors que les kazakh seraient restés nomades jusqu'à l'arrivée des soviets (d'où une sédentarisation forcée difficile avec création de fermes au milieu de nul part). Le cheval est encore très présent à la campagne. Les Kirghizes ont ravivé leurs traditions nomades à l'indépendance, et utilisent vraiment les chevaux qu'ils emmènent en altitude 4 mois l'été.  



Langue : dans la région d'Almaty, on parle russe. Et pour certains c'est exclusif, il nous faut traduire en russe et non en kazakh. Impossible de le deviner au faciès, car même s'il y a ici beaucoup de visages européens, c'est vrai aussi pour les visages asiatiques. Ou encore pour le mélange des deux (à la Poutine ?). 




Pose photo : c'est LE truc des sites touristiques : se faire prendre en photo dans des belles grandes capes de velours traditionnelles, un bonnet de fourrure sur la tête et un aigle à l'épaule. Des photographes sont là pour faire le shooting. 








dimanche 11 août 2024

Isolés à Kol Ukok

 J’avais repéré ce petit lac histoire d’aller se perdre à nouveau en altitude :  Kol Ukok est à 3000 mètres et des camps de yourtes accueillent les voyageurs. Mais le chemin pour y accéder est ambitieux : 1100 mètres à monter, pas une seule ombre. Nous arrangeons l’aller à cheval avec un taxi qui nous attend pour le retour. Le départ est chaotique, notre taxi ne s’est pas réveillé pour rejoindre la ferme équestre, et les propriétaires des chevaux sont un peu bourrus. Nos chevaux ne sont pas faciles à manier, et nous sommes méfiants, surtout après une ruade donnée par celui de Nelly qui n’aime pas qu’on l’approche ! Le rythme de progression est quand même bien agréable à cheval, nous n’avons pas l’impression d’avancer bien vite, mais nous dépassons de rares randonneurs et nous avalons le dénivelé. Le passage d’une rivière est impressionnant, perché du haut du cheval, quand celui-ci refuse d’avancer et manque de m’envoyer valser dans l’eau ! L’arrivée sur le lac est magique, les couleurs sont extraordinaires, et voilà les quelques yourtes qui vont nous accueillir pour deux nuits. Nous recroisons le couple américain avec leur bébé, impressionnant, ils voyagent avec 3 fois rien ! Ils nous déconseillent les yourtes près du lac, ça caille … Sauf que la propriétaire des lieux n’a pas du tout prévu que nous allions dans les yourtes de sa soeur un peu plus en hauteur. Heureusement un groupe chargé de surveiller la sécurité des lacs en amont fait un stop ici, et l’un deux traduit ma requête de manière un peu plus convaincante. Nous prenons le thé ensemble avec notre hôte, et nous comprenons que la surveillance est importante. L’eau est fortement montée cette année. Le campement est presque inondé, et il faudra même déplacer une yourte. La qualité de l’eau s’en ressens aussi, elle est trouble, contrairement à d’habitude. C’est l’eau du lac qui est utilisée pour la cuisine. Certes elle est bouillie, mais quand il y a beaucoup de vaches ici (et donc de bouses…). Notre nuit est fraîche, malgré un petit feu dans le poêle. Le lendemain, nous partons au lac suivant. Le dénivelé n’est pas très important (450m), mais l’effet de l’altitude se fait sentir, et la grimpette parait interminable. Mais l’arrivée est franchement belle. Entouré de glaciers, ce lac est un peu comme un bout du monde. Le surlendemain nous voilà partis pour la redescente, après des adieux à notre hôte qui nous a régalé de pain et raviolis frais. Incroyable cette vie nomade. On imagine les conditions difficiles sous la neige en mai. Une vie simple avec ses quelques vaches et chevaux. Peut-être les derniers nomades, car ses enfants ne continueront peut-être pas, le plus grand fait déjà des études à la capitale. L’eau est encore montée. Sur le retour, la rivière bouchant le chemin est toujours là, elle fait maintenant plusieurs bras, et nous n’avons plus les chevaux. Nous tentons le saut, et pour s’alléger, Benjamin lance les sacs de l’autre côté. Nous voyons un sac atterrir, hésiter, … puis continuer sa route en plein dans les rapides qui dévalent la pente. Benjamin saute dans l’eau avant qu’il ne soit trop tard pour espérer le récupérer. Ouf ! Il nous faudra toute la vallée pour sécher…


















dimanche 4 août 2024

Traditions kirghizes

Les Kirghizes nous paraissent fièrs de leurs traditions. Beaucoup liées au nomadisme, qu’ils pratiquent encore, pendant 4 mois d’été, en quittant leur maison douillette pour une vie très simple dans les hauteurs.  Nous nous sommes rendus au marché aux bestiaux de Karakol, voir les locaux essayer les chevaux, discuter longuement, profiter de l’animation. Peu de femmes ici, plutôt des hommes et les garçons que l’on forme. Nous sommes surpris par une race de mouton à gros cul, que nous avons déjà croisé en Ouzbékistan, mais en plus ces moutons sont énormes ! Le petit musée de Karakol est super intéressant, et je m’accroche à une exposition de photos d’Ella Maillart qui a parcouru l’Asie centrale dans les années 30 et a fait un cliché du ferrage des chevaux qui n’a pas changé. 

A Barskoon, nous rendons visite à une famille d’artisan qui souhaitent perpétuer le savoir faire traditionnelle de confection d’une yourte. On voit donc la fabrication des tapis qui ornent la yourte à base de roseaux et de laine (on se rendra compte plus tard de leur importance lorsqu’il fait froid !) Mais aussi le travail du bois et notamment la façon de le plier pour les montants du toits. Technique de pliage aussi utilisé pour la fabrication de l’instrument à corde traditionnel. 

Lors du festival de Song kul, on pourra voir la réalisation en direct du tapis de feutre. Tout le secret réside dans le tassage de la laine mouillée à l’eau chaude. Et le montage de la yourte. 20mn à 7 personnes. On a chronométré, c’est vrai. Incroyable d’ingéniosité ! 




















Lac Song Kul: un miroir d’eau à 3000m d’altitude



 Kochkor est une petite ville qui sert de camp de base pour les excursions à l’un des lieux les plus emblématiques et les plus beaux du Kirghizistan : le lac Son Kul. Notre première impression de Kochkor a été très négative. Ici, les locaux le savent bien; il y a de l’argent à se faire avec les touristes. Nous abordons un des côtés désagréables du tourisme. Chauffeurs de taxis organisés en petites mafias doublant les prix. En plus, nous sommes très mal hébergés. Malgré ces désagréments, nous organisons une excursion à cheval au lac via une agence locale favorisant un tourisme communautaire. 

Nous devons rejoindre le lac à cheval en partant d’une altitude de 1800m, passer un col à 3400m, pour arriver dans un lieu magique à 3000m. Nous sommes accompagnés par Iman, notre guide, vraiment sympa. Il ne parle pas trop mal anglais et nous apporte plein d’informations. Cependant, il ne comprend pas bien l’anglais en retour et ses réponses sont souvent à côté… La balade à cheval sera rapidement interrompue pour Nelly, victime d’une nouvelle intoxication alimentaire. Avec Papa, elle fera le chemin en voiture 4x4, pendant que tout le monde s’inquiète à son sujet. Alix et Sylvie profite d’une très longue balade de quelques 33km, qui rejoindra un camp de 3 yourtes qui accueillent des touristes. C’est très basique. On peut faire une petite toilette dans une rivière. A quelques dizaines de mètres, une cabane métallique fait office de toilettes. Ca rappelle vaguement la Mongolie. Ce camp, comme ceux qu’on fera après, est tenu par une femme, qui en plus de s’occuper de quelques têtes de bétail (4 ou 5 vaches à traire chaque jour), prépare à manger aux touristes. La cuisine est à base de pâtes (faites maison ou pas), des patates, dans un bouillon de légumes. Au petit-déjeuner, un porridge avec des céréales et du lait bouilli. Les tables où manger sont toujours garnies de bols de confitures de fruits rouges, de bonbons et chocolats, de biscuits secs et morceaux de pain. Les repas sont très conviviaux et partagés avec les autres voyageurs qui partagent les yourtes. Les couchages sont souvent des matelas à même le sol et des couettes qui ne semblent pas souvent être lavées. Le dépaysement est total.

A Son Kul, nous avons la chance de profiter d’une manifestation organisée par le centre de tourisme local, qui a pour but de promouvoir la culture locale pour les touristes. Le matin, on assiste à des démonstrations de musique, tapis traditionnels, montage d’une yourte et cuisine nomade. Quelques jeux aussi comme le tir à la corde et une sorte de bataille de polochon à dos d’âne. Après le déjeuner, des jeux traditionnels à cheval sont organisés et pris très au sérieux par les locaux. Les kirghizes semblent être tous nés sur un cheval. Ici, tout le monde sait mener l’animal, dès un âge très jeune. Lors d’un match de Kok Buru, sorte de polo avec une chèvre morte, une bataille générale s’est déclarée entre les 2 équipes. Heureusement, le dispositif prévoyait police et ambulance pour réguler tout cela. La chèvre pèse quand même autour de 35 kg! Il faut l’attraper. Parfois la batailler avec les adversaires et l’amener dans une zone de l’équipe adverse. Tout cela à cheval! Assez impressionnant et quelque peu barbare aussi…

Le soir, le lieu est paisible. L’eau du lac est calme, telle un miroir d’eau reflétant les sommets environnants. Le coucher de soleil est beau. La nuit, la voute céleste est magnifique. Nelly s’étant rétablie au bout de 24h, nous avons pu rester 3 nuits autour du lac et profiter pleinement des lieux. Un plaisir de rester dans cet endroit paisible, en observant les chevaux, vaches et moutons. Même si au bout de 3 jours, un besoin de douche se fait sentir.