La fin du séjour au Laos consiste en une expédition pointant vers le Nord afin de remonter la rivière Ou (Nam Ou), entre Nong Khiaw et Muang Khua. On s'arrête dans deux villages où le temps s'écoule autrement. On ne se lasse pas de voir défiler son flot marron au milieu de ces montagnes de forêt vierge et de ces flancs à pic en karst. Les pêcheurs remontent leurs filets, les poulets courent dans les rues en terre battue. Les villages ont un peu des allures de la BD Obelix et compagnie, lorsque tout le village gaulois est corrompu par l'appât du gain. Ici, on alterne entre une guesthouse,un resto et un comptoir qui propose des excursions. Ca reste paisible et le touriste n'est pas harcelé. A Muang Ngoi Neua, on est tellement peu nombreux qu'on a l'impression que tout le monde sait qu'on est là.
La rivière se remonte en bateau tranquillement. Et le périple s'achèvera sur plus de 5h d'une traite, en passant un barrage hydroélectrique quand même. Le Laos a misé sur la production d'électricité du fait de ses nombreuses rivières et du fort débit. On le comprend. Ils ont aussi interdit l'exploitation forestière, ce qui laisse la chance d'observer un pays très vert.
A chaque village, de petites balades qui grimpent bien permettent d'observer les méandres de la rivière pour offrir des points de vue spectaculaires. Nous jouissons de l'un des moments les plus calmes et reposants du voyage.
Scène cocasse au détour de notre balade à Sopchem : tout à coup apparaissent une quinzaine de parapluies dans les fourrés, avec, à l’abri du soleil, une personne accroupie en dessous avec son smartphone. On comprend rapidement que c’est le seul endroit au alentours du village que l’on capte internet et que les gens on prévu de rester là un moment. Pour tchater, regarder des vidéos ou des clips. L’électricité n’était pas là y a 15 ans - les coupures sont encore régulières - et internet est arrivé y a 5 ans. Ça doit changer pas mal de chose dans les habitudes des habitants. Par exemple, on apprend que jusqu’en 2006, au Laos, on ne pouvait produire que de la musique traditionnelle. Mais devant le constat que la population écoutait de la pop thaïlandaise, cette interdiction a sauté et les laotiens peuvent maintenant composer leur propre pop.
Souvent au restaurant, on ne fait la cuisine que pour nous. Il faut être très patient. Les plats sont livrés au compte-gouttes. C'est le signe d'une cuisine faite sur le moment. On accompagne presque toujours d'un fruit shake (banane, citron, papaye, mangue, ananas, fruit de la passion,...) en fonction de ce qu'ils ont. Nous faisons d'interminables parties de cartes accrochées en attendant nos plats, souvent savoureux.